Performances:147-2001-DECEMBER-1-BELGIUM-BRUSSELS@SPACE SHIP

Infos

+TRIBE OF CIRCLE +LJDLP

Setlist

  • SMASHED TO BITS
  • ALL PIGS MUST DIE
  • KAMERASCHAFT
  • WE SAID DESTROY II
  • DISAPPEAR IN EVERY WAY
  • THE ENEMY WITHIN
  • TICK TOCK

Death In June – Tribe of Circle – Les Joyaux de la Princesse

Bruxelles – 1er Décembre 2001

L’étape belge de la tournée When All Else Fails… de Der Blutharsch semblait très prometteuse, on avait l’impression que quelque chose d’exceptionnel allait se produire… En effet, on a rarement l’habitude de voir Tribe of Circle, Les Joyaux de la Princesse et Der Blutharsch sur la même affiche. Pour marquer l’évènement, Der Blutharsch avait décidé de sortir WKN 15, un 7″ disque-image à une face, limité à 333 copies et qui était disponible uniquement au concert.

Il était peu surprenant de voir une longue file s’aligner devant le Flanagan’s puisque plus de 300 personnes attendaient pour entrer. Aussitôt à l’intérieur, la plupart se ruèrent sur le minuscule stand WKN afin d’être sûrs de mettre la main sur leur 7″ tant convoité. En fait, ils semblaient si obnubilés par ce disque que la plupart ne s’étaient même pas rendus compte que le premier groupe avait commencé à jouer…

Une figure solitaire vêtue de camouflage se tenait sur scène, le dos tourné au public, à gratter quelques accords sur sa guitare. C’était Douglas P.! Les quelques spectateurs qui s’étaient déjà installés devant la scène n’en croyaient pas leurs yeux, un concert surprise de Death in June! Douglas a joué un (trop) court set acoustique de sept morceaux, extraits pour la plupart de “All Pigs Must Die”. Et, contrairement à mes idées préconçues, les chansons d’APMD passent très bien sur scène. Mais dans un tel contexte, est-ce vraiment surprenant?

Le suivant à l’affiche était Tribe of Circle, qui devait jouer son premier concert. Je dois dire que j’attendais beaucoup de ce concert, car je trouve la musique de ce projet très prometteuse. D’autant plus que Jean Paul avait laissé entendre dans une interview que ses prestations scéniques seraient spéciales, car pour lui, il n’y a “rien de pire, que de voir un public qui s’ennuie en vous regardant jouer !!”. Et bien, s’il pense que se tenir derrière des percussions pour rehausser quelques samples n’est pas ennuyant pour le spectateur, c’est que je n’ai vraiment rien dû comprendre…

D’autres collaborateurs auraient certainement apporté une présence qui manquait cruellement sur scène lors de cette “performance” (en effet, le meilleur moment fut quand Albin a rejoint Jean Paul sur scène pour interpréter les voix de “Psalms of Repentance”). Malheureusement, la musique n’était pas assez forte pour exister par elle-même et, après quelques morceaux, la performance avait perdu tout intérêt, devenant même ennuyante. Quel dommage…

A peine le concert de TOC terminé, les membres des Joyaux de la Princesse ont commencé à préparer la scène pour une présentation de “Croix de Bois Croix de Feu”. A droite de la scène, le film “Croix de Bois” de Raymond Bernard était projeté sur un écran afin de montrer au public le quotidien du poilu pour qu’il se rende compte des épreuves et des dangers qu’ils eurent à endurer. Les Joyaux de la Princesse sont entrés sur scène en brandissant fièrement des drapeaux français au sigle des Croix de Feu puis ils se sont tournés pour présenter les couleurs au public. La performance pouvait commencer!

EK et V. se sont installés derrière leurs tambours pour battre un rythme martial sur fond de fréquences en boucles et d’extraits de vieilles chansons et de discours des leaders du mouvement des “Croix de Feu” qu’Erik a joués sur un phonographe. Au moment propice, EK s’est porté au devant de la scène pour lire un texte qui soulignait la tragédie du Grand Sacrifice.

Au bout d’un certain temps, les percussions ont cessé leur martèlement implacable tandis qu’EK a sorti un instrument inhabituel (une boîte de masque à gaz amplifiée). Un vent de champ de bataille s’est mis à souffler et il a entamé une lente marche solennelle, similaire à une cérémonie aux Morts. Pour clore cette “cérémonie”, EK a lu un long passage de “Croix de Bois” de Roland Dorgeles avant de marquer une minute de silence en mémoire des millions d’hommes qui sont morts, en vain, durant la Grande Guerre…

Pour conclure la performance, EK a mis le feu a une Croix de Feu qu’il a ensuite présenté au public. Puis, brandissant sa croix enflammée devant lui, il a fendu la foule pour aller la présenter aux drapeaux. Un finale dramatique pour une performance intense et unique!

Mais les Joyaux de la Princesse n’avaient pas encore fini. Tandis que le public se remettait de ses émotions, Albin a rejoint EK pour préparer une autre performance. Ensemble aux percussions et avec Albin qui assurait les voix, ils ont commencé à jouer quelques morceaux d’Östenbräun.

Même si la voix d’Albin s’intègre bien à la musique, il est dur d’écouter Östenbräun sans penser à Douglas. Au bout de deux chansons, il a rejoint à son tour le duo pour chanter “Nichts” avant de disparaître de nouveau en backstage. Ce moment exceptionnel, est sans aucun doute le temps fort de la soirée car Death in June et Les Joyaux de la Princesse n’avaient jamais joué ensemble auparavant.

C’était maintenant le tour de Der Blutharsch. Après une longue la musique d’introduction, Albin et Marthynna sont entrés sur scène, flambeaux aux poing, sous les acclamations ferventes du public.

Alors que David s’était installé aux percussions, Albin et Marthynna ont attaqué leur performance par “God Punish England”. Cependant, on a vite pu s’apercevoir que les choses ne se déroulaient pas comme prévu. Au lieu d’entendre les chants habituels, on pouvait entendre Albin maudire l’ingénieur du son, avant de quitter furieusement la scène pour se lancer à sa recherche, laissant Marthynna et David, imperturbables, poursuivre stoïquement le morceau.

Une fois le problème de l’ingénieur du son réglé, Albin est alors remonté sur scène pour continuer le concert. Cet “incident technique” a certainement perturbé la dynamique du concert, mais il a aussi ajouté un surcroît de tension, quasi-palpable, à l’ensemble de la performance. Galvanisé par cette énergie, Der Blutharsch a joué un set particulièrement tendu et menaçant durant lequel ils ont joué quelques nouveaux morceaux. Des morceaux de l’album à venir ou des inédits? Qui le sait?

A la fin de la performance, Albin s’est lui aussi porté sur le devant de la scène pour lire un parchemin qu’il a ensuite jeté à la foule en délire…

En guise de finale, Douglas a rejoint Der Blutharsch sur la scène pour jouer une version cinglante de “Où est Klaus Barbie ?”. Une fin appropriée pour cette soirée exceptionnelle…

Texte et photos: Ian C.